(Cemagref - Série Etude N°15 - 1994 - ISBN 2-853662-398-X)
Résumé
Les lits torrentiels formés par des phénomènes de charriage présentent un aspect chaotique difficilement interprétable alors qu'ils témoignent du fonctionnement du torrent. Des expériences ont été conduites pour comprendre la formation du lit et le tri granulométrique qui peut entraîner un pavage de la surface.
· Le charriage ordinaire - à proximité du seuil de début de transport - est beaucoup moins bien connu. Dans ce cas, les éléments fins sont plus facilement déplacés, ce qui entraîne la formation d'un lit pavé. Il y a alors une grande variabilité du transport solide et le nombre de Froude de l'écoulement oscille autour de l'unité.
2. Une seconde étape, utilisant un canal assez large pour que la largeur du lit puisse s'adapter à l'écoulement, a montré que d'autres phénomènes s'ajoutent à ceux observés localement. Le caractère irréversible du basculement entre charriage hyperconcentré et charriage ordinaire entraîne une forte hétérogénéité spatiale des phénomènes, les deux types de transport solide étant présent simultanément mais en des sites distincts.
Le débit solide et la granulométrie des matériaux transportés - sur l'ensemble du modèle - sont notablement modifiés par rapport au modèle monodimensionnel : les différentes structures morphologiques favorisent l'accueil des grains fins et grossiers, au détriment des éléments de taille intermédiaire qui sont transportés vers l'aval. Cependant, ce phénomène de tri est très dépendant du débit liquide et il favorise le mouvement des éléments fins lorsque l'on se rapproche du seuil de début de transport conduisant à un lit pavé dans des conditions proches de celles observées avec un canal étroit.
3. Une troisième étape, reproduisant l'ensemble d'une zone de dépôt soumise à une forte crue, a mis en évidence des structures morphologiques de taille très variables. Des "dunes à forte pente" liées à un charriage hyperconcentré localisé et à l'étendue granulométrique peuvent expliquer des élévations ponctuelles du lit de plusieurs mètres ainsi que la plupart des caractéristiques morphologiques observées.
4. Une quatrième étape, basée sur des mesures de terrain, a conduit à mettre au point une méthodologie de mesure des granulométries adaptée à la réalité torrentielle et à définir une méthode d'approche de la morphologie torrentielle.
De plus, elle a permis, par confrontation avec les observations sur modèles, de mettre en lumière des tendances générales de fonctionnement des torrents, de définir une typologie des principales structures morphologiques et d'esquisser des hypothèses sur leur formation et leur rôle dans l'évolution du torrent.
Enfin, elle facilite l'application au terrain de formules établies
sur modèles réduits par une meilleure compréhension
de la dynamique torrentielle.
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