Elles coulent dans des vallées larges; elles ont un assez fort volume d'eau, et des crues prolongées; leur pente, constante sur de grandes longueurs, n'excède pas 15 millimètres par mètre.
Mais le trait le plus
saillant de ces rivières est de divaguer sur un lit plat,
très large, et dont elles n'occupent jamais qu'une très petite
portion. Ce n'est pas seulement la forme de la section fluide qui se modifie
et dans laquelle passe de temps en temps le talweg; c'est la masse toute
entière des eaux qui abandonne son lit, le laisse tout à
coup à sec, et se transporte dans le lit nouveau, à une grande
distance du premier (...).
La deuxième classe
comprend les cours d'eau que j'appellerai rivières torrentielles.
Ils (...) forment les affluents principaux des rivières. Leurs vallées
sont moins longues et plus resserrées, les variations de leur pente
sont plus rapides. Leur volume d'eau est moins considérable. Ils
ne divaguent pas ou divaguent peu, parce que leurs
berges sont plus solides et mieux encaissées. Leur pente n'excède
pas 6 centimètres par mètre (...).
Les torrents forment la troisième classe. Ils coulent dans des vallées très courtes, qui morcellent les montagnes en contre forts; quelquefois même, dans de simples dépressions. Leurs crues sont courtes et presque toujours subites. Leur pente excède 6 centimètres par mètre, sur la plus grande longueur de leur cours : elle varie très vite et ne s'abaisse pas au-dessous de 2 centimètres par mètre.
Ils ont une propriété
tout à fait spécifique : ils affouillent dans la montagne;
ils déposent dans la vallée; et ils divaguent
ensuite, par suite de ces dépôts."
Alexandre Surell
Etude sur les torrents des Hautes - Alpes Dunod - 1870 |
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